Réinventer la publicité : l’urgence de la subtilité

Au Québec, la publicité traverse une crise. J’aime comparer la relation entre annonceurs et consommateurs à un jeu de séduction. Celui qui cherche à attirer l’attention doit faire preuve de finesse et de subtilité. Si ses intentions sont trop évidentes, l’effet escompté disparaît aussitôt. C’est exactement ce qui se passe avec certains médias et annonceurs aujourd’hui.

Prenons l’exemple de QUB Radio, le Journal de Montréal ou même 98,5 fm. Chaque clic sur un lien entraîne systématiquement une ou deux publicités de 15 à 30 secondes avant même d’accéder au contenu. Résultat ? L’utilisateur voit arriver l’approche commerciale de loin et, par réflexe, cherche à l’éviter. Le manque de subtilité dans cette stratégie publicitaire finit par nuire à l’engagement des consommateurs.

Miser sur la finesse pour capter l’attention

D’autres plateformes, souvent américaines, ont compris depuis longtemps que la publicité doit surprendre au bon moment plutôt que d’être perçue comme une barrière. Une annonce bien ciblée, insérée intelligemment dans un épisode des Simpsons sur Amazon Prime ou diffusée après plusieurs vidéos d’actualité sur un site, passe beaucoup mieux. Les plateformes sociales ont également affiné leur approche en s’adaptant au comportement des utilisateurs, créant ainsi une expérience plus fluide et moins intrusive.

Les médias québécois doivent suivre cette tendance s’ils veulent garder leur audience engagée. Trop de publicités mal placées risquent de détourner les consommateurs au lieu de les fidéliser. D’ailleurs, posez la question aux jeunes : combien d’entre eux regardent encore Tou.tv ? « Trop de pubs ! », répondent-ils presque systématiquement.

L’avenir de la publicité repose donc sur une approche plus raffinée et mieux intégrée. Sans cette évolution, le public québécois continuera de fuir des médias qui, pourtant, ont tant à offrir.